Hier, j’ai fait la touriste. Avec Mi amor, on a décidé sur un coup de tête d’emmener notre troupe se balader à Lille et d’y retrouver des amis. On a pris nos mouflets, nos cliques et nos claques et on est parti pour la journée histoire de se détendre et prendre du bon temps en famille.
Pour être plus précise, j’ai pris des jeux pour les enfants sur la route, j’ai veillé à recharger les consoles, j’ai embarqué dans un monstrueux sac à dos kleenex, bouteille d’eau, gâteaux, compotes, culotte de rechange (pour la petite hein, pas pour moi), doudou, tétine, j’ai sorti la poussette et pensé au seau Spiderman de ma vomisseuse en chef. Miamor, lui, a pris l’appareil photo. Mais attention, pas n’importe quel appareil, SON nouvel appareil, le super Canon EOS XW II reflex numérique expert orientable 5312 de l’espace intersidéral que personne il en a un comme ça.
On est déjà à la bourre, on se dépêche donc d’installer tout le monde dans la voiture. Mais en réalité, on met plutôt 3 plombes pour gérer les multiples sièges auto : d’abord je me bats avec le groupe 0+\1 qui s’accroche de partout, j’en profite pour cogner au passage la tête de la petite dans l embrasure de la portière en essayant de l’asseoir, puis on galère sur le siège du groupe 2 qu’on n’arrive pas à fixer parce que la ceinture est bloquée par le réhausseur d’à côté qui pèse trois tonnes avec son système de fixation iso-machin-chouette à la noix. Bref, je m’emmêle dans la ceinture, me pète le dos, pendant ce temps-là, la petite pleure en disant que je suis méchante parce que je lui ai fait un bobo. J’enchaîne alors sur le pliage de la poussette, qui bien sûr, ne se plie pas. Je force donc comme une malade pour y parvenir (hop séance muscu) et me pince le doigt dans le système. De là s’en suivent tous les pires jurons de la terre au point de pouvoir nous payer un voyage à 6 à New York avec l’argent que je devrai dès ce soir glisser dans la boîte à gros mots. Encore un coup de chaud pour mettre la poussette dans la voiture, dont les satanées roues sont, bien sûr, couvertes de terre séchée qui, bien sûr, vient se coller vicieusement sur mon pantalon beige, et dont l’assise, pour couronner le tout, parsème le coffre de la bagnole d’une foultitude de miettes de BN oubliés. Hop, un voyage en Australie ! Enfin, tout est prêt et tout le monde est attaché, on peut partir et que celui qui a envie de faire pipi fasse sur lui ou se taise à jamais.
Mi amor prend le volant, et moi, je pense pouvoir en profiter pour me détendre un peu. Grossière erreur. Ca commence d’abord par un anodin « Maman tu peux ramasser mon doudou? Pas de problème ma petite chérie. » Je me contorsionne, glisse du fauteuil passager pour mieux me faufiler, mais ma ceinture se bloque et me broie le pif, je persiste et me déboîte ensuite l’avant-bras dans le frein à main, puis étirement maximal pour attraper le doudou égaré évidemment à perpèt (on dirait qu’il l’a fait exprès cet idiot de lapin blanc), gogo gadget au bras, et tiens voilà ton doudou. Et c’est le début de l’enfer. « Maman tu peux mettre Adèle? » Pas de problème, Micheline est aussi DJ à ses heures… sauf que je me goure de bouton, et dérègle ainsi le GPS de Mi amor qui râle, puis je m’y retrouve et parviens à mettre Adèle pour Microbe2. « Maman, tu peux mettre la musique du roi lion ? » Oui bien sûr, après la chanson de ta soeur, pas de problème. Maintenant je sais où est le bouton en plus! « Après tu pourras mettre Muse, j’en ai marre des chansons pourries? » Oui, moi aussi mon grand, pas de problème. « Maman, tu peux ramasser mon doudou!!! » Nouveau pas de problème, nouvelle contorsion, nouvel étirement, et moi, bien échauffée maintenant et souple comme une liane, j’ai l’impression d’être candidate à Fort Boyard et d’essayer de récupérer la clé pour Passe-Partout, sauf que là, c’est un lapin crasseux qui sent la bave, et que je n’y arrive pas… Et la petite qui commence à s’énerver. Plus stressante qu’Olivier Minne et son sablier. J’abandonne ma quête, tente de lui expliquer mon impossibilité physique à récupérer son lapin puant, mais rien à faire. Évidemment pendant que j’essaie vainement de la raisonner, je continuer à jouer les DJ, un torticolis en prime.
On décide de faire une pause pour récupérer le doudou, les décibels ayant atteint leur niveau maximal (tout comme notre seuil de tolérance), et j’en profite pour prendre le volant et laisser les platines à Mi amor. Le calme est presque revenu quand je décide d’ouvrir les vitres histoire d’aérer un peu la voiture, et j’en profite pour crachouiller mon vieux chewing-gum par la fenêtre. Sauf que Dame nature décide de me punir d’avoir eu cette audace et que le chewing-gum est, grâce au vent, immédiatement redirigé derrière moi, plus précisément dans les cheveux d’un des microbes. Bien sûr, en essayant de le décoller lui-même, il l’étale partout dans son épaisse chevelure. Ne voulant pas gâcher cette délicieuse journée de farniente, je décide de régler ce problème plus tard, d’autant qu’on arrive dans le centre de Lille et que je dois me concentrer pour entrer la voiture dans le parking souterrain.
J’arrive devant la borne pour retirer mon ticket d’entrée, mais évidemment je me suis placée bien trop loin pour pouvoir choper le ticket juste en tendant le bras, bien que je sois devenue experte en la matière. Comme je n’ai pas envie de me déboîter encore l’épaule, j’ouvre la portière rapido pour prendre le ticket plus facilement et bing, la portière : dans la borne. J’entends Mi amor qui peste mais je fais comme si je n’avais pas entendu. M’en fous, je me gare, et à nous la journée de tourisme ! Enfin un peu de détente !
On ressort tout le monde, sauf que défaire tous ces sièges iso-truc, c’est aussi compliqué que les accrocher, d’autant que je sens mon portable vibrer dans mon sac sans arrêt, ça doit être les copains qui s’impatientent… Au point où j’en suis, j’essaie vaguement de décoller le chewing-gum de la tête du bonhomme qui se plaint mais je sais pertinemment que tout ça se finira aux ciseaux un peu plus tard. On sort la poussette, on essaie de la déplier, mais on ne tire pas dans le même sens, on appuie sur tous les boutons à la fois, et je pense qu’à nous deux, on s’offre un tour du monde. Au bout d’un moment, miracle, on y arrive, on ferme la voiture et on court retrouver les copains. Coucou, bisous. Ho mince, j ai oublié le sac à dos dans la voiture, je laisse tout le monde en plan, et court le chercher. Enfin équipés, on peut y aller !
Malheureusement pour moi, ce n’est pas encore le moment d’en profiter. Le centre ville est entièrement pavé. C’est charmant, oui. Mais qu’est ce que c’est pourri quand tu as une poussette !!!! D’autant que je me coltine tous les mouflets. La petite n’arrête pas de gigoter dans sa poussette de polytechnicien et ne cesse de faire tomber sa tétine. Après le stretching, c’est donc mission fesses toniques avec des squats à répétition pour Micheline. Un autre microbe court de vitrine en vitrine (de préférence les plus pourries) pour me montrer tous les objets les plus nases de la terre ( oh regarde maman, un canif tête de mort… Je peux l’avoir? Non. Ho regarde maman, une cuillère avec un château dessiné dessus, je peux l’avoir? Non. Ho regarde maman, un bracelet avec mon prénom je peux l’avoir ? Non !!!!!!) Puis elle revient ponctuellement pour essayer de m’amadouer en me tenant la main gentiment (sauf que mes mains sont déjà occupées à pousser le convoi et à ramasser la PU____ de tétine de la petite qui a en tout cas une excellente maîtrise de la loi de la gravité.) Le troisième microbe lui, met cette loi à l’épreuve en gambadant 10 mètres devant et saute sur tout ce qu’il trouve tel un chamois, allant de mini poteau en mini marche, et moi, je contracte les fessiers à chaque saut tellement j’ai peur qu’il se vautre. Le 4ième microbe enfin me tient compagnie (ou peut-être est-ce l’inverse…?) puisqu’il monologue foot et dernier jeu PS4… Des sujets somme toute fort passionnants mais pour lesquels là tout de suite, j ai absolument rien à foutre, on peut bien se l’avouer.
Quel courage ! Moi je crois que j’aurai pété un câble avec les ptits monstres…. Je me suis un peu reconnu dans ton aventure (toujours délicieuse à lire d’ailleurs)